Emmerin est très endettée mais ça ne devrait pas durer ….

Article VDN  : Franck Bazin | Publié le31/03/2021

Passe d’armes mardi soir au conseil municipal d’Emmerin autour de la situation financière de la commune. Situation intenable, dit l’opposition. Mais de très courte durée, répond la majorité.

L’opposition emmerinoise n’accepte toujours pas le choix de Danièle Ponchaux, maire du village, et de son équipe d’acheter une ancienne ferme, la Howarderie, pour en faire une nouvelle mairie, alors que l’actuelle mairie laissera place à un programme immobilier.

Mardi soir, cette opposition a marqué les débats, frontalement ou en creux. Le groupe « Emmerin, c’est vous » a voté contre le compte administratif, parce que les chiffres reflètent ce choix d’urbanisme, et, bien sûr, contre le budget 2021.

Ce déménagement est prévu cette année et rien ne devrait le retarder… sauf peut-être des recours déposés par l’opposition.

Parmi les griefs exposés, le prix de vente de l’actuelle mairie (700 000 €, fixé en 2018), jugé largement inférieur à la réalité du marché : « 47 maisons ont été vendues à Emmerin en 2018. Seules 4 maisons ont dépassé les 300 000 euros.”  L’opposition a rappelé son désaccord avec la politique d’urbanisme de la majorité.  Mais, ajoute l’opposant Guy Avinée, les choses ont bien changé depuis : « En 2020, deux ans plus tard, il n’y a eu que 22 maisons vendues mais un tiers d’entre elles ont dépassé (et pour certaines très largement !) les 300 000 €. L’une d’elles, à proximité du centre-ville, a même atteint les 640 000 €. Autrement dit, pour le prix de deux maisons, on peut se payer une mairie en bon état, les terrains qui l’accompagnent, plus deux ou trois bâtiments en plein centre-ville. »

Autre reproche, un niveau d’endettement très élevé, comme l’a pointé Patricia Vlamynck : « Au 31 décembre 2020, la commune avait un encours de dette de 3,122 millions d’euros constitués par 6 emprunts. Ce montant se traduit par une dette de 975 € par habitant, quand les communes comparables à Emmerin affichent une dette de 717 €. Le budget prévisionnel 2021 ne fera pas diminuer notre dette, qui se situera à 975 € également. »

Danièle Ponchaux et Didier Bossu, premier adjoint en charge, entre autres compétences, de la gestion financière de la commune, ont posément déminé le terrain : pas question pour eux de nier la situation de la dette communale mais il faut la replacer dans son contexte.

Les emprunts principaux sont liés à la transformation de la Howarderie, dont les travaux sont en bonne voie d’achèvement. Mais il est prévu, depuis le montage de dossier, que la revente de l’actuelle mairie permettra de financer en partie ces travaux. C’est là la destination des 700 000 € de la vente programmée, pour rembourser des prêts relais. Mais cette vente ne pourra intervenir que quand les services auront déménagé. Ce déménagement est prévu cette année et rien ne devrait le retarder… sauf peut-être des recours déposés par l’opposition, ont pointé Danièle Ponchaux et Didier Bossu.

Des investissements et de la mesure :

La Howarderie est au cœur des politiques communales. Mais pas seulement dans l’intérêt des élus et des agents, a précisé la municipalité. Non seulement la qualité du service à la population devrait être améliorée dans les nouveaux locaux (qui répondront aux normes d’accessibilité), mais encore cette opération permettra de doubler la surface de la médiathèque, d’agrandir la ludothèque, etc.

À noter que les travaux de charpente qui vont débuter sur la grange de la Howarderie, le plus vieux bâtiment de la commune, sont évalués à 900 000 €. Mais ils ne coûteront rien au village puisqu’ils sont intégralement pris en charge par l’Établissement public foncier (EPF).

Par ailleurs, d’autres investissements, certes plus modestes, sont en cours de réalisation ou de préparation. C’est le cas de la vidéosurveillance, de l’éclairage du stade (subvention demandée à la Fédération française de football), de l’informatisation de l’école (subvention demandée au ministère de l’Éducation nationale), de la préparation de la rénovation de l’école et de la refonte de l’éclairage public. Pour ces deux derniers dossiers, le conseil a voté mardi le financement d’études.