Hommage à Michel Grave

 

Michel Grave s’en est allé rejoindre sa chère Henria décédée il y a quelques  mois.                                                                                   

Notre mouvement « Emmerin c’est vous » est honoré et fier d’avoir pu compter Michel parmi ses membres. Michel était un homme de convictions inébranlables, ancrées sur un socle fait de fidélité, d’humanisme et de sens du partage. Malgré tout le temps qu’il consacrait à prendre soin de son épouse, il en trouvait encore pour nous aider et nous soutenir. Nous lui en sommes reconnaissants et l’en remercions.

Michel était aussi une « belle plume ». Il avait un talent inné de narrateur, d’historien, de poète. A le lire on devinait aisément que les circonstances de la vie n’avaient pu donner à cet homme la possibilité de donner la pleine mesure de son talent. Il aurait pu prétendre à une notoriété dépassant le plan local. Poussé par son sens du partage il avait couché par écrit ses souvenirs, ses recherches sur le passé d’Emmerin pendant les deux dernières guerres « pour qu’on n’oublie pas » disait-il. Conférencier, il l’était également à l’occasion, ne cachant pas son plaisir à transmettre avec passion ses souvenirs à son auditoire. Il était aussi un poète, couchant sur le papier en termes sincères et justes les sentiments que lui inspiraient son village et la campagne emmerinoise.

Ce goût qu’il avait de l’écriture, il le ressourçait dans la musique et la peinture qu’il affectionnait mais aussi dans la littérature en participant activement aux réunions littéraires de la société bonduoise des amis de l’écrivain Maxence Van der Meersch (Prix Goncourt 1936 et ami de faculté de Léopold Simons le parrain de notre école). Une société dont il était l’un des membres actifs, attaché qu’il était de faire vivre et de suivre l’héritage spirituel et humain que nous a laissé cet écrivain sensible et bien de chez nous.

C’était aussi quelqu’un que ne rebutait pas l’effort physique puisqu’outre le jardinage de ces deux terrains d’Emmerin et d’Annoeullin, il était un sportif accompli, amoureux inconditionnel du vélo, qu’il a d’abord pratiqué en compétition amateur avec son ami Louis Clarisse en gagnant de nombreuses courses cyclistes organisées localement (« Allez Michel », criait-on à son passage !), puis ensuite, faute d’avoir pu créer un cyclo-club à Emmerin, en (longues) randonnées solitaires vers les monts des Flandres chaque fois qu’il le pouvait jusqu’à un âge fort avancé. 

Sa disparition laissera un vide. Nous lui disons adieu aujourd’hui en empruntant à Georges Brassens ces mots tirés de sa chanson « les copains d’abord » : …Coquin de sort, Michel, cent ans après, tu nous manqueras encore »